Affaire Jonathan Coulom : le suspect fait appel de son renvoi aux assises

Martin Ney, suspect principal dans l’enlèvement et l’assassinat du garçon de 10 ans en 2004, a interjeté appel de son renvoi devant la cour d’assises de Loire-Atlantique, rapporte Presse Océan. La chambre de l’instruction de Rennes a examiné sa demande ce mardi 18 mars et rendra sa décision le 20 juin 2025.
L’affaire remonte à la nuit du 6 au 7 avril 2004, lorsque le jeune Jonathan, originaire d’Orval (Cher), disparaît d’un centre de vacances des pupilles de l’enseignement public (PEP) à Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique). Plus d’un mois plus tard, son corps est retrouvé à cinquante kilomètres de là, immergé dans un étang de Guérande, lesté d’un parpaing.
Un suspect au lourd passé criminel
Pendant des années, l’enquête piétine. La piste d’un tueur local est d’abord privilégiée avant que les soupçons ne convergent vers Martin Ney, arrêté en Allemagne en avril 2011. Cet homme, aujourd’hui âgé de 53 ans, a déjà été condamné outre-Rhin à la réclusion criminelle à perpétuité pour les meurtres de trois enfants entre 1992 et 2001, ainsi que pour des agressions sexuelles sur neuf autres victimes. Son nom est également associé à trente-six autres affaires non résolues.
En 2021, un mandat d’arrêt européen est émis contre lui dans le cadre de l’affaire Jonathan Coulom. Transféré en France, il est entendu pendant huit mois par un juge d’instruction nantais. L’accusation repose notamment sur les confidences qu’il aurait faites à un ancien compagnon de cellule, à qui il aurait avoué être l’auteur du crime. Pourtant, face au magistrat, Martin Ney a toujours nié toute implication et affirme ne jamais s’être trouvé en Loire-Atlantique au moment des faits.
Un appel qui pourrait retarder le procès
Le 6 décembre 2024, le juge d’instruction nantais ordonne son renvoi devant la cour d’assises, estimant les charges suffisantes. Mais l’avocate du suspect a demandé aux magistrats rennais d’infirmer cette décision. Si la chambre de l’instruction de Rennes lui donne raison, cela pourrait retarder, voire compromettre la tenue d’un procès tant attendu par la famille de Jonathan.
Mardi, Martin Ney, toujours incarcéré en Allemagne, n’a pas assisté à l’audience. Pendant ce temps, à Orval, la douleur demeure. Depuis cette nuit tragique d’avril 2004, plus aucun séjour organisé à la mer ou à la neige n’a jamais été proposé aux enfants de la commune.
(image d'illustration pixabay.com)