C’est une page qui se tourne à Levet. La boulangerie de Philippe et Florence Aubry a été placée en liquidation judiciaire ce mardi par le tribunal de commerce de Bourges. Cette décision met un terme à une période de difficultés pour les gérants, en redressement judiciaire depuis un an et demi. Avec cette fermeture, la commune de 1 400 habitants perd son dernier commerce de boulangerie.

Un combat devenu trop lourd

Depuis treize ans, Philippe et Florence Aubry tenaient cette boulangerie, mais ces derniers mois, la situation était devenue insoutenable. « Mon mari, âgé de 62 ans, faisait des horaires à rallonge, moi je me levais très tôt pour venir l’aider. Ça devenait vraiment très compliqué pour nous deux », confie Florence Aubry.

Il y a déjà deux semaines, l’établissement a baissé le rideau, son époux étant en arrêt maladie. « Il est très fatigué. Quand il s’est arrêté, il était au bord du burn-out », explique-t-elle.

Les difficultés ont commencé bien avant la pandémie, avec des travaux sur la route départementale qui ont duré huit mois. En septembre dernier, le couple avait mis en vente son commerce pour 220 000 € via le site SOS Villages, mais sans succès. Désormais, la saisie du fonds de commerce est inévitable. « Pour l’instant, je veux juste digérer tout ça », confie Florence Aubry, qui prévoit de laisser un mot aux clients pour les remercier.

Un avenir incertain pour la boulangerie à Levet

Le maire de la commune, Bruno Maréchal, n’est pas surpris par cette issue. « Le tribunal avait déjà prolongé le redressement judiciaire. L’an dernier, nous avons étudié plusieurs solutions avec les boulangers, mais la municipalité n’a pas les moyens de racheter le fonds et les murs du commerce », explique-t-il.

Depuis son arrivée à Levet en 1999, l’édile se souvient d’une époque où plusieurs boulangeries coexistaient. « Lors de mon premier mandat, en 2014, entre deux propriétaires, nous avions déjà dû organiser un dépôt de pain à la mairie », rappelle-t-il.

Même s’il reconnaît que « les travaux du centre-bourg n’ont pas aidé le commerce », il reste convaincu qu’une boulangerie à Levet a toute sa place : « Avec 6 600 véhicules qui passent chaque jour, cela devrait être viable. J’espère qu’un repreneur viendra s’installer prochainement. »

En attendant, les habitants devront se rendre à Plaimpied-Givaudins pour acheter leur pain ou se tourner vers l’épicerie Proxi de Levet, qui assurera un dépôt de pain quotidien, sauf le mardi, jour de fermeture.

(Photo d'illustration)