Un homme condamné à 18 mois de prison pour menaces de mort

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L'audience a été marquée par une déclaration glaçante. "Jusqu'à récemment, j'avais envie de la tuer, oui." Joël, 39 ans, poursuivi en comparution immédiate pour menaces de mort, a prononcé ces mots sans ciller, engoncé dans un blouson vert aux manches blanches. Depuis cinq ans, son obsession pour une jeune fille de 16 ans, rencontrée lors d'un stage en 2020, n'a cessé de grandir.

Une obsession maladive

Ce Mehunois échange près de 8 000 messages avec elle, persuadé d'une idylle et d'un avenir commun. Mais la réalité le rattrape brutalement le 30 avril 2020, lorsqu'il découvre qu'elle lui a menti. Tandis qu'elle passe à autre chose, lui compte les jours, exactement 1 573, s'enfonçant dans une dépression et un délire érotomaniaque diagnostiqué par une expertise psychiatrique.

Lalanne nourrit une rancune tenace, allant jusqu'à proférer des menaces de mort sur les réseaux sociaux. "L'acide, l'arme à feu, c'est de la rigolade à côté de ce que je projette de faire", écrit-il. Condamné en mai 2023 à huit mois de prison avec sursis pour harcèlement, peine confirmée en appel, il poursuit pourtant ses menaces jusqu'à fin 2024.

Une menace persistante

Devant le tribunal, la victime, aujourd'hui enceinte, refuse toute indemnité et demande seulement à vivre en paix. Lors d'un entretien avec le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP), Lalanne a déclaré qu'il pourrait "tuer son enfant devant elle pour qu'elle ressente le même niveau de douleur". Interrogé à l'audience sur ses intentions passées, il confirme: "À l'époque, oui, j'aurais pu m'en prendre à son enfant."

Son attitude subitement changée depuis sa garde à vue et son entretien avec son avocate, Me Jacqueline Chamiot-Clerc, ne convainc pas le parquet. "Il a proféré des paroles qu'il pensait et qu'il voulait mettre à exécution", estime la substitut du procureur, réclamant une peine de deux ans de prison dont 14 mois avec sursis, ainsi que la révocation d'une peine de dix mois.

Un verdict sous haute surveillance

La défense plaide la fragilité psychologique de l'accusé, rappelant une hospitalisation sous contrainte après une tentative de suicide. "Il n'y a pas eu un seul commencement d'exécution", souligne Me Chamiot-Clerc, mentionnant un face-à-face fortuit dans une boulangerie où Lalanne s'est contenté de partir sans incident.

Le tribunal l'a finalement condamné à 18 mois de prison, dont 10 mois avec un sursis de trois ans, la révocation de quatre mois d'un précédent sursis, ainsi qu'une obligation de soins. Il lui est interdit d'entrer en contact avec la victime et ses proches, d'approcher leur domicile ou son lieu de travail, et de paraître à Mehun-sur-Yèvre, sauf pour raisons professionnelles et domiciliaires. Le juge de la liberté et de la détention pourra aménager la peine d'un an, mais un mandat de dépôt a été prononcé, assurant l'incarcération immédiate du prévenu.

(image d'illustration pixabay.com)

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