En soutien à leurs collègues de la Vienne, les Jeunes Agriculteurs Centre-Val de Loire appellent à une vaste mobilisation régionale. Le syndicat agricole invite ses adhérents à bloquer les autoroutes A10 et A71 à partir du jeudi 30 octobre à 12h, et jusqu’au dimanche 2 novembre au soir.
Une action coup de poing décidée pour dénoncer “les décisions mortifères prises par l’État”, selon un communiqué publié ce dimanche.
“Si rien n’est fait, le plus grand plan social de l’agriculture régionale aura lieu !”, préviennent les organisateurs.
Une colère qui monte depuis la Vienne
Cette mobilisation s’inscrit dans la continuité du mouvement engagé dans la Vienne, où les agriculteurs avaient déjà manifesté le 24 octobre, devant le Futuroscope puis sur les rocades de Poitiers.
Les Jeunes Agriculteurs de la Vienne ont par ailleurs annoncé un rassemblement à Orléans, afin de porter leurs revendications directement auprès de Sophie Brocas, préfète coordinatrice du bassin Loire-Bretagne, également préfète de région et du Loiret.
Lors de la précédente mobilisation, un dispositif policier important avait été déployé.
Le dossier explosif des études HMUC
Depuis plusieurs mois, la profession agricole alerte sur les conséquences économiques et sociales des études HMUC (Hydrologie, Milieux, Usages, Climat), qui servent de base à la gestion de l’eau dans le bassin Loire-Bretagne.
Selon les syndicats, ces études risquent de réduire drastiquement les volumes d’eau prélevables pour l’irrigation, mettant en péril de nombreuses exploitations agricoles.
En juin dernier, les Jeunes Agriculteurs, aux côtés de plus de 300 organisations agricoles, rurales et économiques, avaient adressé une lettre ouverte à François Bayrou, alors Premier ministre.
Leur demande : un moratoire immédiat sur ces études, une véritable concertation locale, et la prise en compte des impacts socio-économiques dans toute décision liée à l’eau.
Malgré l’ampleur de cette mobilisation — soutenue par des élus locaux, chambres d’agriculture, coopératives, syndicats et entreprises —, aucune réponse concrète n’a, selon eux, été apportée par le gouvernement. Pire, les syndicats agricoles auraient été écartés des Conférences territoriales sur l’eau.
Des revendications claires
Les Jeunes Agriculteurs Centre-Val de Loire exigent aujourd’hui :
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La suspension immédiate des études HMUC,
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Une concertation locale réelle dans chaque bassin,
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La mise en œuvre d’un plan de stockage de l’eau,
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Le respect strict du cadre légal, notamment celui de la loi Duplomb, qui impose la prise en compte des impacts économiques et sociaux dans la détermination des volumes d’eau autorisés.
Or, selon le syndicat, sur les trois études devant être validées en novembre, deux ne comportent aucune étude d’impact, et la troisième l’ignore totalement.
